
Au nom de la terre
Le premier long métrage de Edouard BERGEON s’inspire de l’histoire tragique de son propre père.
Connu pour être réalisateur de documentaires, il signe une saga familiale sur fond de monde rural.
Un milieu agricole dépeint non sans une certaine âpreté, sur lequel est posé un regard lucide sur la rudesse du travail, mais aussi sur la notion de transmission et sur les liens tissés entre les générations dans un univers qui se veut plutôt taiseux et pudique sur ses sentiments.
La trame dramatique pour alimenter son propos
Edouard BERGEON décrit le quotidien de ces exploitants agricoles frappés de plein fouet par une industrie en pleine mutation, en proie aux dictats imposés par les grands groupes.
Des hommes se retrouvant criblés de dettes, dont la situation catastrophique fait le pain béni des financiers.
La force d’Edouard BERGEON est de placer sa caméra au cœur de l’intime.
En filmant, de façon organique, les pulsions suicidaires des uns, le chaos familial des autres, et ce monstre commun à tous qui déverse sa jalousie entre membres d’une même corporation.
Un bel hommage que le cinéaste rend à son père, incarné à l’écran par Guillaume CANET, qui nous offre une prestation d’une rare intensité, bouleversant en homme en lutte perpétuelle contre lui-même et ses propres démons.
Ancré dans une réalité sociale qui fait froid dans le dos AU NOM DE LA TERRE révèle avec force et puissance, toute la détresse du monde paysan, qui se voit soumis à un système d’une perversité effroyable.
Le spectateur reste impuissant face à la lente et destructrice descente aux enfers du personnage principal, Pierre.
Aucune imposture à cette histoire, d’une sincérité bouleversante, qui nous prend aux tripes et de laquelle on sort profondément ébranlé.
« si ce film pouvait éveiller la conscience de nos concitoyens, ce serait formidable » (Edouard BERGEON)

Le réalisateur Edouard Bergeon
Espérons que le message politique, militant et engagé qu’il essaie de faire passer trouve un écho dans l’opinion publique et aura une belle résonance chez les spectateurs désireux de se laisser porter par cette ode au courage.
Laurence Salfati
En salles le 25 septembre 2019