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La Belle époque

La belle époque

Voilà que déboule sur nos écrans, le second long métrage de Nicolas BEDOS après son sublime Monsieur et Madame ADELMAN qui nous avait déjà mis une bonne claque de cinéma…Un coup d’essai qui sonnait comme un véritable coup de maître.

N’en déplaise à ses détracteurs, Nicolas BEDOS n’a pas fini de nous surprendre. Il va falloir lui reconnaître toute sa légitimité à se hisser au niveau des plus grands.

Il est sans nul doute, l’un des rares réalisateurs de génie de sa génération.

 

Avec LA BELLE EPOQUE, il signe une œuvre romanesque, à la fois personnelle, et oh combien universelle.

Victor, le personnage principal interprété par Daniel AUTEUIL est un sexagénaire auteur de BD en perte de vitesse et de repères face aux nouvelles technologies.

Il est devenu un être désenchanté, dont le côté dépressif et pessimiste agace son épouse (immense Fanny ARDANT) qui baisse les bras et lui claque la porte au nez.

C’est alors qu’entre en jeu Antoine (Guillaume CANET), ami de la progéniture, qui lui propose d’expérimenter son nouveau concept consistant à se replonger dans la période de son choix et d’en revivre, au moyen d’une reconstitution avec décors soignés et acteurs confirmés, les balbutiements et le plaisir qui lui sont attachés.

Victor choisit de remonter le fil de la semaine la plus marquante de sa vie, celle où 40 ans plus tôt, il a rencontré le grand amour, celui qu’il est justement en train de perdre.

Nicolas BEDOS réalise une vraie prouesse scénaristique en dirigeant de main de maître une trame narrative qui aurait pu rapidement s’avérer casse gueule, et qui, à force de maîtrise et d’audace, joue avec une fluidité déconcertante le parallèle entre ces deux époques.

Aujourd’hui, où tous les rêves de Victor s’envolent en fumée, et hier, où tout était encore possible.

Plus Victor va replonger dans son passé, et plus il va revivre au présent.

Plus les souvenirs le submergent et le troublent, plus il retrouve la fougue de s’en créer de nouveaux.

LA BELLE EPOQUE parle de cette nostalgie du temps qui passe, de l’effluve des sentiments amoureux disparus et de la réminiscence du passé vouée à une renaissance palpable.

L’écriture de son auteur est divine.

Nicolas BEDOS nous prouve une fois de plus, son inéluctable talent de dialoguiste.

Ça pulse de tous les côtés, les dialogues frappent tels des uppercuts et s’enchainent à un rythme effréné, d’une rare intensité.

Daniel AUTEUIL est bouleversant de tendresse et joue sa partition avec passion, en homme en quête de sensations nouvelles liées à son émoi amoureux enfoui.

Pour lui donner la réplique, la grande (dans les deux sens du terme) et triomphale Doria TILLIER, d’une beauté fascinante qui attire dans ses filets Victor et qui nous offre une justesse de jeu remarquable.

Fanny ARDANT, toujours d’une élégance inégalable, s’offre une variation dans le genre brut de décoffrage dont les interventions relèvent de l’ordre du divin.

LA BELLE EPOQUE exprime avec une infinie délicatesse, la beauté des sentiments.

Par un esthétisme soigné, l’atmosphère visuelle stylisée, colorée aux tonalités acidulées, trouve toute sa cohérence au milieu de l’intrigue, surprenante à chaque plan, et dont l’ambition tient le spectateur, de bout en bout.

Un film au scénario surprenant, très abouti, d’une perfection totale, qui ne peut qu’imposer le plus grand des respects.

A la fois drame et comédie, rires et émotions nous accompagnent tout au long de ce voyage temporel.

LA BELLE EPOQUE est un film jouissif comme il n’en existe que trop rarement, et Nicolas BEDOS, plus que doué, ici brillant, nous offre un immense cadeau, une belle leçon de grand, très grand Cinéma…

Laurence Salfati

En salles le 06 novembre 2019

Cet article comporte 1 commentaire
  1. NO COMMENT . SO …. !!!! I loved this film. A l’attention de Nicolas : je n’aimais pas ton père et son humour… Tout est extra, choisi, positionné, les acteurs tout autant. Merci, Nicolas.;
    Si tu veux réaliser en Nouvelle Calédonie, un nouveau scénario, et en France, Le Mans…
    Mince, cela sort cette semaine..
    Fanny Ardant que tu sembles apprréciée, est superbe. Tu as eu raison de la prendre en parallèlle avec
    ta superbe Doria Tillier. Et tous les autres .

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