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Joker

Joker

JOKER revisite les origines du célèbre méchant DC COMICS et nous propose une relecture sans fard ni concession, de ce personnage mythique.

80’s

Todd PHILIPPS choisit de situer son intrigue au début des années 80. La période qui cristallise l’Amérique dans un contexte socio-économique encore fragilisé par les conséquences désastreuses du récent choc pétrolier.

Le réalisateur parvient d’emblée à imposer un premier tour de force en inscrivant sa fable dans le réel. Ainsi en laissant flotter le spectre de ces années, le film s’imbrique pleinement dans notre époque.

Le point de départ de l’histoire est centré sur Arthur FLECK, un habitant de GOTHAM CITY

Souffrant d’une maladie mentale à un stade avancé, il gagne quelques menus deniers par son métier de clown. Peu à peu, il va sombrer dans une spirale décadente de souffrance et de démence de plus en plus dangereuse.

Pop culture

C’est dans le contexte de cette Amérique en pleine crise que Joaquin Phoenix prête ses traits et son costume au personnage le plus iconique de la pop culture, celui de l’ennemi juré de BATMAN… LE JOKER.

Il trouve là un terrain de jeu idéal pour laisser libre cours à sa folie qui va crescendo et à son extravagance la plus outrageante et provocatrice qui soit. Malgré la violence qui anime et habite son personnage, il parvient à susciter une certaine empathie, second point d’ancrage du film.

En utilisant tout l’espace qui l’entoure et jouant magnifiquement avec son corps, Joaquin Phoenix s’empare du matériau qu’on lui propose pour apporter à son personnage et à sa gestuelle millimétrée, différents degrés de lecture.

Sa performance saisissante incarne à elle seule, le désordre et l’anarchie de ce tumulte intérieur et du chaos environnemental ambiant.

Embourbé dans une machine infernale liée à ses troubles psychologiques, l’acteur prodige s’attaque au personnage du JOKER en le réinventant, alors que, déjà exploité à maintes reprises, on aurait pu l’imaginer usé jusqu’à la corde.

Alliant humour noir et folie pure, le côté totalement imprévisible du JOKER prend toute son ampleur et provoque chez le spectateur, ce jubilatoire mélange de peur et de rire.

En portant le film sur ses épaules, Joaquin Phoenix est magistral, bluffant de crédibilité.

A ses côtés, Robert de NIRO, d’une sobriété étincelante dans un rôle secondaire, crève une nouvelle fois l’écran.

Sur fond de lutte des classes Todd PHILIPPS dresse une vision sombre et pessimiste d’un homme enfermé dans sa psychose, torturé par sa psyché, et dont le monde extérieur qui l’entoure se craquelle peu à peu pour le cloisonner davantage dans sa névrose..

Il fallait tout le génie du jeu de Joaquin Phoenix pour interpréter sans pareil, toutes les nuances de la folie.

Plus que tout, JOKER est un film sur l’humiliation et l’expression même de la fin du rêve américain.

Fresque sombre et tourmentée d’un homme, mais aussi de l’AMERIQUE, JOKER épouse subtilement le film d’auteur et le populaire.

Lauréat du LION D’OR de la 46ème édition de la MOSTRA DE VENISE et au vu de son démarrage en trombe au box office américain, JOKER s’annonce comme l’un des chocs cinématographiques de cette année.

Incontournable donc…

Laurence Salfati

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